2 janv. 2011

30 déc 2010 : Vientiane-Thabok (93 km)

Premier jour en vélo ! Finalement, mes affaires rentrent assez facilement dans les sacoches que j'ai apportées, j'arrime dessus le sac à dos inutile jusqu'au retour! La béquille supporte apparemment bien le poids de l'ensemble.
 Au moment de partir de la GH, où je suis restée quand même 5 nuits, un autre voyageur me regarde avec envie, et me dit quelque chose sur la liberté que représente l'image du vélo pour lui. Il me dit vivre en Asie depuis plus de 10 ans, il bosse un peu pour un copain, et il est toujours en voyage, logeant plus ou moins longtemps dans les GH … drôle de vie !
Sortir de Vientiane m'a pris plus de temps que je ne pensais, c'est une petite ville, mais l'accès à la route 13, via la très longue avenue Kaysone Phonphihane (toujours le même héros national pour qui on a construit ce mausolée-musée 1920-1992), est interminable. Je me retrouve sur une 2 X 3 voies qui se retrécit quand même après l'imposant stadium, mais qui reste une bonne route, très bonne même, suffisamment large avec relativement peu de circulation.
Pour répondre à une question sur le choix de porter ou non un casque, j'ai finalement décidé que non : ici, personne, mais alors PERSONNE ne porte un casque en conduisant un vélo. Déjà sur les 2 roues motorisées, c'est extrêmement rare ...je sais que c'est imprudent, vu de nos pays occidentaux, mais j'en avais parlé avec le vélociste, qui m'a dit que pour ce que je ferai en vélo (de la bonne route, à une allure pépère), ce n'était pas utile. Et puis, un casque, c'est super encombrant, déjà que je me trouve trop chargée. Enfin, de même que j'ai choisi de ne pas emporter de cuissards, ou autres maillots cyclistes, je n'ai pas souhaité m'afficher en "panoplie" de cycliste (et puis, restons simple, je ne fais pas le tour de France non plus !) et je regrette pas, après 4 jours de vélo, vu l'accueil enthousiate des laotiens, de rester sur une image modeste de ma petite personne. Donc, j'ai choisi une superbe casquette bleu jean, plus facile à ranger, j'ai aussi été tentée par l'achat d'un masque, comme en portent plein de laotiens, à cause de la poussière. Mais finalement, je ne l'ai porté qu'en ville, la route 13 est peu poussiéreuse.
Après le stadium un énorme stupa immaculé de l'autre côté de la route m'intrigue : c'est un « cimetière révolutionnaire », où sont alignés des tas d'autres stupas bien plus petits, qui doivent être les tombes des révolutionnaires lao.
Je suis ravie d'être enfin sur un vélo, je le savais que ça changerait tout, mais c'est encore mieux de le réaliser ! Le regard des laotiens est complètement différent, sourires spontanés, grands « hello » ou « Sabaïdiiiiie ! ». Jusqu'à présent, j'étais un peu déçue de les trouver relativement impassibles, presque indifférents (faut dire que j'ai croisé certains « routards » au comportement très très limite), ou du moins très policés (contrôle de soi, …); les enfants surtout sont très excités de me voir. Ils n'hésitent pas à traverser la route pour venir me claquer dans la main. Et c'est qui la VIP, aujourd'hui ?
La route est bonne, du plat, quelques faux plats sans plus, mais je ne regrette pas les cale-pieds que j'ai fait rajouter, et comme je roule vers l'est pour l'instant (après ce sera plein sud), je me chope un petit vent contre (qui arrive de la Chine, du nord) mais pas trop méchant, juste assez pour sécher la transpiration !. La poussière est beaucoup moins présente que lors de ma sortie au parc des Bouddhas (c'était très pénible).
Le vélociste m'avait annoncé que la route était monotone, c'est un peu vrai, mais heureusement, on passe de très nombreux villages, et ça distrait : vaches et chèvres sur la route, travail du bois, du bambou directement au bord de la route, sorties d'école (je déclenche l'hilarité et la bonne humeur).
usine de tapioca !

Les bornes kilométriques sont disposées alternativement de chaque côté de la route, et ils ont eu la bonne idée de varier les indications de distances : un coup c'est le nombre de km qui séparent de Thabok, la suivante la distance pour Pakse, la suivante pour Thathek, la suivante pour Paksane ...
D'une part, ça distrait, et d'autre part, c'est bien pratique, vu que je n'ai pas compteur kilométrique.
Je suis les conseils de Willy, et je bois quelques gorgées très régulièrement, je mange quelques trucs sucrés de temps en temps. Vers 14H, je fais une pause au village de Hai pour prendre une boisson fraiche, et je discute un peu en anglais avec l'ado de la famille nous échangeons nos N° de tél et je dois l'appeler pour lui dire que je suis bien arrivée à Thabok (mais est-ce que j'ai changé de zone? Je n'ai jamais réussi à obtenir autre chose qu'un disque).
Peu après, je crois un autre cyclo qui roule dans l'autre sens : c'est un japonais sur un de ces vélos pliants haut de gamme, parti de Savannakhet pour rejoindre Luang Prabang. Il me file quelques tuyaux sur l'état de la route, la présence ou non de GH sur l'itinéraire vers le sud, les autres cyclos qu'il a rencontrés ...moi, j'ai pas encore grand'chose à échanger...
Puis je fais une autre pause bien agréable dans le parc ombragé d'un autre temple signalé sur ma carte comme abritant une empreinte de pied de Bouddha.


l'empreinte de pied


même ici !


Thabok se trouve au KM 93, c'est plus que les 8O kms que je pensais faire aujourd'hui, je suis bien contente d'être arrivée, je trouve une GH correcte (A et M GH), même s'il n'y a ni lavabo ni eau chaude dans ma salle de bain (!), c'est propre, et la chambre est immense, comparée à certains placards où j'ai dormi. Apparemment, je suis la seule cliente.
Entrée de la GH
 Il y a une autre GH, mais elle ressemble à un palais (avec un toit bleu), et je ne suis pas sûre que ce soit mon standing !
Je vais faire un tour au petit marché (Thabok est un grand village), et je suis l'attraction, car la seule étrangère ici, tout le monde rigole parce que je regarde avec étonnement certains stands où on vend des trucs bizarres.
Soupe de nouilles, pour me réhydrater et pour les sucres lents, pas de bière ce soir, ni d'internet d'ailleurs, repos.

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