21 déc. 2010

la croisière s'amuse

 En principe, le petit gars de l'agence doit venir me chercher à la GH à 9h30 et m'accompagner en tuk-tuk jusqu'à l'embarquement. J'ai le temps de faire un petit tour dans la ville (en fait, c'est surtout une rue principale) avant qu'elle ne s'anime, de m'acheter un pique nique pour la journée, et de prendre mon petit déjeuner :  soupe de nouilles aux légumes.
La dame qui me prépare le sandwich me propose un café lao, qui est servi en même temps qu'une tasse d'eau chaude dans laquelle infusent quelques feuilles de thé vert. Apparemment, c'est la coutume d'adoucir le café avec le thé vert. Je partage mon dernier « fruit du jacquier » (je crois que c'est de ça qu'il s'agit) que m'avait donné Ute avec un jeune de Vientiane attablé là aussi.
Finalement, à 9H30, c'est pas en tuk tuk mais encore en moto (super pratique avec les bagages) qu'on me dépose à l'embarcadère.

 C'est un long bateau, avec des banquettes en bois bien dures, vraiment spartiates! Je me demande comment vont se passer ces 6 à 7 heures de voyage. Mais en réalité, ça fera bien plus de temps que ça à rester assise sur cette banquette, car le bateau ne partira qu'à 12 h (au lieu de 10 h annoncé par l'agence ! lao time ...) : il arrive tout le temps des groupes de voyageurs, tout fraichement débarqués de Chiang Khong, je me demande bien comment on arrive à caser tout ce monde, on en met partout !

Il y a bien quelques villageois, avec beaucoup de bagages, mais la plupart sont des occidentaux, surtout des jeunes qui arrivent chargés de bouteilles de bière ! Beaucoup, sûrement prévenus par leur guide de voyage, ont emporté aussi un magnifique coussin probablement acheté juste avant à une des boutiques de village.
Le soleil est un peu long à venir, mais le paysage est vraiment très chouette, de temps en temps quelques villages de maisons sur pilotis, où on dépose ou embarque une poignée de villageois, beaucoup de rochers et de bancs de sable, il faut être habile pour manoeuvrer ce bateau.




A bord, on a pas chaud du tout, limite froid à l'ombre.


 On arrive pile à 18h (juste à la nuit, après à mon avis, la navigation est dangereuse) à Pakbeng, le village étape, encore un bout du monde : pas de distributeur, le téléphone ne passe pas, internet je pense pas non plus, et l'électricité n'y fonctionne que quelques heures par jour parait-il. Au débarquement, c'est un vrai cirque pour récupérer ses bagages : des gamins venus exprès se chargent de les extirper de la soute et de les rassembler sur le quai, tandis que leurs grandes soeurs nous encerclent pour proposer les hébergements. La première qui me sollicite est la bonne : elle me propose une chambre très correcte au même prix que celle d'hier, et l'affaire est conclue. Je me dépêche de prendre une douche à peu près tiède avant la coupure d'électricité, puis je vais diner de nouilles sautées très bonnes dans une gargote (vu que je suis seule, j'ai pas trop envie de m'installer à un de ces restos à chandelles où je vais revoir tous les voyageurs du bateau), où je suis bien peinarde à réfléchir à comment je vais gérer la journée de demain (surtout l'arrivée à Luang Prabang) jusqu'à ce qu'un autre client arrive vers moi et commence à discuter : ça tombe bien il n'était pas sur le bateau, mais est arrivé ici … en VTT ! Du coup, je suis super contente de parler avec un cycliste, Colin, qui vient du nord ouest de l'Angleterre. Il me dit que j'ai bien raison de commencer à pédaler qu'à Vientiane, qu'ici, les côtes sont très dures, qu'il a du pousser et se faire transporter un bout de chemin ! Il est ici pour 4 mois au moins, mais son projet est de terminer des études qui lui permettront d'enseigner l'anglais par ici, sans doute en Thailande!
Le lendemain matin, je prends ma soupe de nouilles avec une slovène qui était ma voisine sur le bateau, et on embarque vers 8h, sachant que l'heure de départ annoncée est 9h. Les banquettes de ce bateau-là sont pires que sur celui d'hier, encore plus dures, plus étroites, plus serrées.
Ca, c'est ma jambe droite, pour vous dire l'espace entre les banquettes.
Vous aurez compris, ça n'a rien d'une croisière de luxe. Je  me demande comment je vais tenir les 8 heures de voyage prévues pour atteindre LP. Et que dire des jeunes voyageurs grands et costauds qui doivent se plier en 4 pour se caler. Il ne fait pas bon être grand et large en Asie du sud-est !
Heureusement autour de moi, il y a plein de Français, dont 2 nimois. Et, incroyable : je suis assise à côté d'un jeune laotien, né à Montpellier !  Il vient pour la 2ème fois au Laos, en compagnie de ses cousins.
Ce matin, tout le monde a pris polaire et coupe vent, et en vérité il fait pas chaud du tout, en navigation, surtout que le soleil se lève bien tard, encore (enfin, faut pas se plaindre, c'est pas la Pologne, non plus!)



Là, avant d'arriver à LP, c'est le site de Pak Ou, des grottes dans la falaise, accessibles seulement en bateau où se trouve un temple et sur la photo on peut y apercevoir un grand bouddha. Mais en fait, il parait qu'il y en a des centaines, de toutes les tailles, m'explique mon voisin.
Finalement, on arrive à 17h30. De nouveau, c'est le cirque pour récupérer ses bagages, ce soir, ce sont les voyageurs qui font la chaine pour sortir les sacs à dos de la soute.
ici encore, on n'est pas livrés à nous mêmes : des tas de personnes viennent nous proposer hôtels et Guest houses. On me propose une GH pour à peine plus cher qu'hier, ça me semble un bon prix, vu que Luang Prabang est réputée chère. C'est encore en moto que je suis déposée devant la GH, un peu éloignée de l'animation de débarcadère, mais juste devant le très beau temple de Wat Xieng Thong. je crois que j'y serai bien.
Je ressors ensuite arpenter la rue à touristes et je retrouve Jean-Claude, un français de Rennes qui était sur le bateau, avec qui je vais manger un morceau derrière le marché de nuit : on remplit son assiette avec les différents plats proposés sur le stand, le cuisinier réchauffe le tour dans le wok, et on se trouve une place sur une grande table, tout ça pour 10000 kips (1 €), sans la beerlao quand même.

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